PARATAXINOMIE

PARATAXINOMIE

PARATAXINOMIE

La taxinomie, selon sa définition la plus simple: «étude théorique de la classification, de ses bases, de ses principes, des méthodes et des règles», est la méthodologie de la systématique et de la classification; elle s’applique à l’ensemble des rapports existant entre les groupes végétaux et animaux du monde vivant. Mais il se trouve qu’un certain nombre de fragments isolés, de vestiges incomplets ne peuvent prendre place dans la classification zoologique ou botanique. On définira donc un parataxon : c’est une catégorie taxinomique qui comprend des fragments, des pièces isolées ou des stades de développement d’animaux ou de végétaux qui, par décision de la Commission internationale de nomenclature, sont jugés impropres à identifier les organismes auxquels ils appartiennent; les formes incertae sedis seraient à inclure dans la parataxinomie. Il existe des règles de parataxinomie; elles indiquent que les catégories définies doivent prendre des noms différents de ceux de la taxinomie normale, pour éviter toute confusion. On arrive ainsi à une classification entièrement artificielle, avec des termes comme exercitus correspondant à la classe, cohors à la famille, manipulus au genre, et centuria à l’espèce, par analogie avec la hiérarchie des armées romaines. Les règles, habituelles en taxinomie, de priorité, d’homonymie et d’écriture s’appliquent de la même façon.

Quelques exemples permettront de mieux cerner cette notion de parataxinomie.

On trouve dans les sédiments des restes comme les conodontes qui sont de microscopiques plaquettes denticulées, de formes très diverses, qui ne ressemblent à rien d’existant dans la nature actuelle; on a donc créé tout un ensemble de termes descriptifs complexes qui ont permis de déterminer les catégories (espèces, genres, ordres) que l’on peut regrouper.

Le cas des coccolithes est intéressant lui aussi: il s’agit de pièces isolées de très petite taille (un micron) auxquels plusieurs termes descriptifs ont été donnés, uniquement à partir de leur morphologie; une classification hiérarchisée a même été tentée, qui se fonde sur des analogies avec des formes actuelles; mais il est impossible de replacer la grande majorité des formes fossiles dans la classification des formes actuelles.

Sclérites d’holothuries . Les sclérites sont des pièces squelettiques le plus souvent dispersées dans le tégument des holothuries; les pièces sont de différents types et, vu leur disposition originelle, elles se trouvent très facilement dispersées dans le sédiment après la mort de l’animal; il est alors très difficile de rapporter à chaque organisme les types de pièces qui peuvent lui correspondre. On est amené à réunir les pièces en diverses catégories hiérarchisées, d’après leurs ressemblances morphologiques.

Comme exemple important, on trouve les spores et les pollens: pour les époques récentes (Quaternaire), il est encore facile de faire des comparaisons avec les formes actuelles; mais les difficultés apparaissent très vite, et la nomenclature devient purement parataxinomique dès le Mésozoïque.

Grâce aux progrès techniques et à la multiplication des moyens d’investigation (microscope électronique), il devient souvent possible de rattacher des fragments isolés aux organismes de la classification normale: la parataxinomie est donc un peu comme une taxinomie d’attente.

Encyclopédie Universelle. 2012.